LA LOCANDIERA
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clownesque et parfums de cuisine s’entrelacent. Mirandoline est la tenancière,
aussi charmante que volontaire, d’une auberge. Elle y est sa propre patronne et
entend bien le rester. Sous couvert d’intrigues amoureuses, Goldoni s’attaque,
comme à son habitude, aux moeurs de son époque et questionne l’égalité des
sexes, la liberté des femmes. Dans une mise en scène toujours en mouvement,
Au Théâtre Berthelot - du 11 au 20 février 2009 - 6, rue Marcelin Berthelot - Montreuil - 01 41 72 10 35
Sous couvert d’une intrigue amoureuse autour d’une femme qui met tous
ses efforts à séduire les hommes par intérêt et par goût du défi, Goldoni
s’amuse avec les rapports de classe, et questionne l’autorité masculine
c’est-à-dire les bases de la société patriarcale à sa façon, avec son
immense talent de dialoguiste et sur un mode comique, c’est toute la
question de l’égalité des sexes et de la liberté des femmes qu’il pose
encore. En effet, Mirandoline dirige une auberge, elle est sa propre
patronne et voudrait bien le rester. Il s’agit donc d’un droit d’accès à
l’argent et au pouvoir.
Par ailleurs, une femme peut-elle être en mesure de disposer d’elle-même
et de choisir sa vie ? Pire encore, une femme a-t-elle le droit de séduire
sans s’offrir ?
Une femme peut-elle être propriétaire de sa personne ou doit-elle
forcément être la propriété d’un homme ? A la fin de la pièce, Mirandoline
prise au piège de son propre jeu doit se choisir un mari, autrement dit un
maître, la société du XVIII siècle ne l’entendait pas autrement. Dans ce
jeu du pouvoir sur les femmes et par là sur la société, c’est un homme du
peuple qui l’emporte sur les aristocrates, et les tentatives de Fabrice pour
s’opposer au chevalier ont un petit air de la tirade de Figaro
.
LA PIECE
LA MISE EN SCENE
L’idée globale est celle d’une mouvance perpétuelle, d’un glissement
des choses, un tourbillon : rien n’est stable, tout est en mouvement. Le
sentiment amoureux entretenu par Mirandoline autour d’elle rend irréel tout un
environnement qui au départ avait tout pour être trivial : une auberge où l’on
boit, l’on mange et l’on dort.
L’action est baignée de sons, de musiques… d’odeurs de cuisine italienne
(ail, herbes, huile d’olive...). Les comédiens cuisinent sur scène et servent
quelques spectateurs qui sont assis aux deux tables en avant-scène cour et
jardin
Le jeu théâtral est dessiné dans l’espace, stylisé, poussé, ancré dans
l’absurde, le burlesque. Les défauts de chacun doivent se lire dans leur
comportement, leur démarche, leur regard.
LA MUSIQUE
Musiques originales, guitare, flûte, violon, tuba, percussions culinaires
et chants… s’égrènent, se chevauchent, s’affrontent ou se perdent dans les
cuisines.
Dans le cadre d’une recherche artistique explorant en permanence
l’immédiat, l’éphémère, le partage d’une réelle création, ce sont les comédiensmusiciens
eux-mêmes qui jouent la musique sur scène, soit dans le cadre de leur
rôle, soit en dehors du champ scénique mais bien à vue du public.
-LE DECOR
Une batterie de portes mouvantes aux dimensions différentes qui vont installer
des effets de perspective étranges et très éloignés du trompe l’oeil.
Ces portes sont déplacées par les comédiens. L’espace se réinvente à chaque
scène, il est restructuré, démultiplié pour donner la vision successive de tous
les recoins d’un hôtel. Les changements de décor participent de l’action même
de l’intrigue.
- Des couleurs très chaudes, ocres, rouges, rouille, orange, des tons d’Italie du
sud, dans un esprit baroque donnent l’ambiance.
- Deux tables rondes (une à cour et une à jardin) avec quelques sièges où sont
assis une poignée de spectateurs et auxquels des comédiens viendront se joindre
pour certaines scènes.
- En fond de scène : l’espace des cuisines où se mijotent réellement des plats.
- Des tables et des chaises mouvantes qui permettent aux comédiens d’arriver
sur scène en cours de jeu, comme une caméra qui irait chercher l’action
de derrière une porte alors que le dialogue entre les protagonistes a déjà
commencé.
LES COSTUMES
Des costumes à la Daumier s’inspirant d’un 19ème siècle revisité par
notre costumière, hauts en couleurs et décalés dans un esprit de bestiaire
loufoque.
Leur traitement est révélateur de l’univers dans lequel vivent les
personnages et de leurs rangs sociaux (marquis dépenaillé, comte arriviste et
parvenu, aventurier misogyne et rustre, petits valets subordonnés, comédiennes
au clinquant de pacotille).
comédiens et marionnettes sur le conte Nasreddine
La
Locandiera
Les spectacles des Déménageurs Associés ne sont pas d’une facture
classique ou conventionnelle. Nous pratiquons un théâtre ouvert à tous les
arts, la musique, les arts plastiques, la chorégraphie…
Nous avons résolument opté pour l’esprit de fête, l’humour et la curiosité
: pour un théâtre drôle et jouissif. Nous sommes pour un théâtre
populaire qui soit source d’enrichissement pour chacun, spectateurs et comédiens.
Il n’y a rien de tel que la dérision et le ridicule pour faire tomber les
barrières dans les esprits. Le rire est un formidable moteur de rapprochement
entre les individus, c’est l’arme populaire par excellence.
Nous défendons des textes. Nous aimons les auteurs, les pièces de théâtre
et les mots autant que le geste et l’image. Nous aimons nous mettre au
service des idées que véhiculent ces textes.